LH32 - La LH des partiels des 1As

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La résurrection

Au Vatican, le pape François rendit son dernier souffle.
À ses côtés, un document. Une feuille mince, froissée par la hâte ou l'effroi.

Les cardinaux, les théologiens, les scribes et les conseillers les plus proches se rassemblèrent en cercle, comme jadis les apôtres autour d’un tombeau.
Ils lurent.

Une seule phrase :

Seul Laink peut vaincre Ganon.

Un silence de plomb tomba sur l’assemblée.
Ganon ? Était-ce un nom ancien pour désigner l'Antéchrist ?
La peur s'insinua dans les esprits.

Pendant des jours, des nuits entières, ils compulsèrent les écritures, les apocryphes, les traités secrets, à la recherche d'un signe.
Un indice.
Une explication.


Et puis, dans un vieux document, rongé par le temps, datant de l’an mille, ils trouvèrent leur peur confirmée :
Ganon était bel et bien l’Antéchrist.
Et parmi ces lignes fragiles et effacées, un autre nom apparaissait : Laink.

Laink y était décrit comme un être de lumière, un champion unique capable de terrasser l'Antéchrist et de restaurer la balance du monde.

Face à cette révélation, les cardinaux furent saisis d'effroi… et de devoir.
Comment faire venir Laink sur Terre ?

Ils se mirent à chercher frénétiquement.
Ils consultèrent des textes saints d'autres religions, fouillèrent les monastères perchés au sommet de montagnes oubliées, descendirent dans les cryptes interdites, interrogèrent les archives les plus reculées.


Leurs efforts furent vains… jusqu'au jour où, dans la torpeur d'une après-midi plombée de nuages, un être encapuchonné de vert poussa les lourdes portes du Vatican.
Il ne parla pas. Il tendit simplement un rouleau, jauni et déchiré.

À l’intérieur, sous une écriture hâtive, presque enfantine, une sorte de recette étrange était couchée :

  • un morceau d’étoffe baigné dans l’eau d’une oasis oubliée,
  • un éclat d’os de dragon,
  • cinq plumes de coq blanc,
  • un souffle exhalé à minuit pile,
  • et un colorant vert, impératif.

Le rituel paraissait absurde.
Mais dans un monde où Ganon existait, plus rien n’était absurde.


Les cardinaux, dans le secret le plus absolu, se mirent à l'œuvre.
Ils réunirent les ingrédients, composèrent le cercle d'invocation au cœur d’une crypte profonde, loin des regards humains.

À la lueur vacillante des cierges, les chants latins s’élevèrent.
La terre se mit à vibrer sous leurs pieds, les pierres suintaient d'une vapeur froide, l'air était lourd, comme gorgé de plomb.

Et puis... une maladresse.
Dans la confusion du rituel, un colorant gris fut versé à la place du vert.

Le cercle se déforma.
La lumière vacilla.
Un craquement terrible fendit l’air, suivi d’un tourbillon de fumée et de cendres.


Au centre du cercle, une silhouette se matérialisa.
Elle était massive, imposante.
Sa peau semblait aussi épaisse qu'une armure ancienne, grise comme la cendre d’un volcan éteint.
Deux yeux doux mais perdus brillaient sous la lourde brume.
Son allure, quoique majestueuse, évoquait la force tranquille plus que la vivacité attendue d'un sauveur.

Les cardinaux, bouche bée, reculaient lentement.
Ce n’était pas Laink.
Ce n’était… pas ce qu’ils avaient invoqué.

Au fond de la crypte, l’être encapuchonné de vert, témoin de la scène, tomba à genoux.
Un cri, chargé d’une émotion terrible, résonna entre les murs de pierre :

"Babar !" s'exclament-t-ils.